Lancement du programme de la Province Oriental : réduire de 10% les émissions et augmenter les revenus de 10%

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Elaboré pour renforcer la gouvernance des ressources naturelles (terres et forêts) et réduire l’impact des activités économiques et démographiques sur les forêts, le programme se concentrera sur les « points chauds » de la déforestation et de la dégradation tout en travaillant pour encourager et soutenir les moyens d’existence durables.

KISANGANI, 5 mai 2018 : Le programme provincial intégré qui couvre ‘’l’ancienne’’ province Orientale (Tshopo, Ituri et Bas Uele) – communément appelé ‘’programme Orientale’’ - a été lancé ce jour pour ‘’forger une vision globale de développement qui prenne à la fois en compte la protection des ressources naturelles, particulièrement les ressources forestières, et l’amélioration des moyens d’existence communautaires’’ selon le Coordinateur national adjoint du FONAREDD, Victor Kabengele. CAFI, via le FONAREDD, finance ce programme.

Le Gouverneur de la Province de la Tshopo, Constant Lomata, a accueilli le lancement à Kisangani.

Entre 2001 et 2014, les provinces de la Tshopo, l’Ituri et le Bas Uele ont connu une perte du couvert forestier d’environ 13 288 km. Cette perte représente une moyenne de 4%, avec quelques variations entre provinces[1].

L’empreinte carbone générée par les interventions en province Orientale est estimée à environ 10,8 million tCO2eq ou environ 10.4-11.1% d’émissions dans les zones cibles. Le Représentant du Directeur Pays du PNUD, Etienne de Souza a remarqué que « le programme est essentiel pour lutter contre la déforestation et la dégradation forestière en RDC. »


Ce programme vise aussi à améliorer le revenu des populations cibles de 10%, notamment en augmentant le rendement des denrées de base, les cultures commerciales et l’agroforesterie. En tant qu’agence de mise en œuvre, le PNUD se concentrera sur l’amélioration durable du revenu communautaire, y compris celui des peuples autochtones, femmes et enfants.

Ces deux impacts sont pleinement alignés sur le double objectif de CAFI de réductions des émissions et de réduction de la pauvreté à travers la région de l’Afrique centrale.

Le programme se focalisera sur les points chauds de déforestation et dégradation dans les trois provinces concentrées le long des routes et autours de centres urbains majeurs (Kisangani, Bunia, Buta, Aketi, Bondo, etc.).

Son lancement fut l’occasion pour plusieurs participants de partager leurs recommandations pour le succès du programme, notamment:     

  • Proposer diverses alternatives aux comités locaux et peoples autochtones afin de réduire la pression forestière, tout en prenant en compte les activités rémunératrices qu’ils proposent comme palliative ;
  • Créer des synergies avec des projets correspondants dans des régions voisines ;
  • Assurer une bonne coordination entre acteurs sur toute l’échelle territoriale (niveau central, provincial et local) et à chaque niveau horizontal entre les secteurs ;
  • Contribuer au développement et à la mise en œuvre de la politique forêt dans les trois provinces ;
  • Inclure les décideurs en matière forestière dans les conférences majeures sur la forêt y inclue la COP24
  • Vulgariser l’usage des énergie renouvelables dans les communautés au-delà de l’usage des foyers améliorés ;
  • Promouvoir le savoir-faire autochtone
  • Renforcer les capacités locales (structures, individus, etc) pour promouvoir l’appropriation du processus REDD+ et faciliter sa mise en œuvre.

Le programme Orientale s’attaquera aux cinq causes majeures de déforestation dans la région : agriculture de coupe et brûlis, exploitation artisanale du bois, production d’énergie avec le bois de chauffe, mines artisanales et concessions forestières (bien qu’indirectement liées). De même que les facteurs sous-jacents : faible gouvernance des ressources naturelles, pression démographique, réhabilitation des infrastructures routières et urbanisation rapide.

Pour atteindre ses objectifs, le programme améliorera la gestion de l’usage des terres et ressources naturelles, mettra en œuvre une administration efficace et soutiendra la promotion de model alternatifs de production pouvant réduire la pression sur les ressources et divxersifier les revenus. L’adoption de ces modèles et le respect de la gestion des ressources et des règles d’aménagement seront encouragées.

 


[1] WRI, 2014. Pour plus d’information voir aussi le FREL de la RDC soumis en Janvier 2018