Genre

L’intégration de considérations relatives à l’égalité des sexes dans la programmation de la CAFI repose sur une approche du développement fondée sur les droits de l’homme. En outre, l’engagement et l’implication des femmes et d’autres groupes vulnérables dans les efforts visant à réduire la perte de forêts sont essentiels pour obtenir des résultats à long terme et modifier les tendances actuelles, en raison de leurs connaissances uniques et du rôle clé qu’elles jouent dans les secteurs concernés.

La CAFI encourage l’intégration de la dimension de genre dans les projets qu’elle approuve et en contrôle l’efficacité. La CAFI procède à une évaluation annuelle de la manière dont les considérations de genre sont prises en compte dans l’analyse du contexte, la budgétisation, la mise en œuvre et les cadres de résultats des programmes qu’elle finance. Ces évaluations sont rendues publiques chaque année dans les rapports annuels de la CAFI.

Pour rehausser son niveau d’ambition, le conseil d’administration de la CAFI a fixé des objectifs clairs afin d’augmenter chaque année le nombre de projets financés jugés pleinement sensibles à la dimension de genre, et d’éviter les projets qui ne tiennent pas compte de la dimension de genre. Les nouveaux modèles adoptés - dans le cadre du manuel d’opérations de la CAFI - pour élaborer les programmes et communiquer les informations guideront et encourageront les agences de mise en œuvre et renforceront la capacité du Fonds à suivre et à évaluer les progrès et les lacunes.

La collecte et l’analyse de ce type de données envoient un message clair : les considérations de genre ne sont pas seulement des conditions préalables au financement, mais elles sont également essentielles pour garantir les résultats à long terme et l’impact durable des investissements de CAFI.

Voici quelques exemples (non exhaustifs) de bonnes pratiques :

• Le programme de soutien à la société civile de la RDC mobilise une expertise en matière de genre pour évaluer comment la mise en œuvre de la stratégie REDD+ affecte différemment les femmes, les hommes, les jeunes et les peuples autochtones, une première étape nécessaire pour informer sur les activités socio-économiques qui pourraient être mises en place.
• Le projet de soutien à la réforme foncière en RDC a veillé à ce que les questions de genre soient abordées au cours du vaste processus de consultation qui a abouti à la politique et au projet de loi foncière, et a analysé les projets successifs sous l’angle du genre. En conséquence, le projet de loi foncière interdit clairement toute discrimination à l’égard des femmes en ce qui concerne l’accès aux terres communautaires et prévoit que les “chartes foncières locales” déterminent les règles relatives à la promotion des droits des femmes, des jeunes et des populations autochtones à participer à la prise de décision.
• Le projet multisectoriel de la province de Mai Ndombe met en œuvre un plan d’action contre la violence sexiste d’une valeur de 95 000 USD, en commençant par la cartographie des services de lutte contre la violence sexiste dans la province.
• Les comités de pilotage des comités de développement local créés dans le cadre du projet multisectoriel dans la province de Kwilu doivent, en vertu de leur statut, comprendre 30 % de femmes. Les plus de 700 comités de développement local établis par les projets CAFI en RDC ont des quotas pour la participation des femmes.
• Le projet multisectoriel dans la province de Mongala a concentré ses activités sur le soutien aux femmes productrices, en particulier dans les grandes villes de consommation de Bumba, Lisala et Binga. Pilotées par les femmes, ces activités promeuvent également la consommation de leurs produits frais, notamment auprès des enfants, afin de lutter contre la malnutrition.
• Le projet de soutien à la stratégie nationale de planification familiale de la RDC est entièrement axé sur l’amélioration de la santé des femmes et de leurs familles en offrant un accès de plein droit aux méthodes contraceptives modernes, en réduisant la mortalité maternelle et infantile et en améliorant l’accès des jeunes femmes à l’éducation. Les services s’adressent également aux hommes et aux garçons.
• La subvention préparatoire de la Guinée équatoriale a mobilisé un expert en genre et a organisé des groupes de discussion et des ateliers réservés aux femmes afin de recueillir et d’exploiter leurs connaissances uniques lors de l’élaboration du plan national d’investissement REDD+ du pays.

L’engagement de CAFI en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes donne des résultats concrets sur le terrain, démontrant comment les investissements de CAFI commencent à avoir un impact positif sur la vie des femmes et de leurs familles. Par exemple, en RDC, dans le cadre du projet multisectoriel dans la province de l’Équateur, 810 femmes faisant partie de 27 associations de femmes ont été formées à la production d’une version améliorée du pain de manioc traditionnel d’Afrique centrale. Cela leur donne un avantage en termes de revenu familial et d’opportunités de vie, comme l’expliquent les personnes suivantes Mme Béatrice BOLUMBU, présidente de l’association des femmes de Bodjifi :

“Grâce à ce que nous gagnons en vendant le pain de manioc amélioré, nous pouvons maintenant emmener nos enfants à l’hôpital et les envoyer à l’école. Avant, nous n’avions pas la possibilité d’économiser de l’argent, car le pain de manioc ordinaire que nous produisions n’attirait pas autant de clients qu’aujourd’hui. “