Quelle quantité de bois est extraite en RDC, et comment ?

Le volume de production de bois d’œuvre atteint chaque année entre trois et quatre millions de mètres cubes [1]. Ce chiffre est extrêmement faible par rapport à la production du bois de chauffe qui s’élève, selon les estimations, à 82,5 millions de mètres cubes par an (voir FAQ: Comment le bois est-il utilisé en RDC ?).

La Banque mondiale a réalisé une analyse [2] prospective de la demande et de la production des produits dérivés du bois. Le rapport conclut que « compte tenu du net ralentissement de la croissance de la consommation, la demande internationale restera marginale par rapport à la demande générale, à moins que les exportations depuis la RDC deviennent singulièrement plus attractives que celles des marchés concurrents (les coûts de production étant actuellement comparativement élevés) » et que « dans tous les cas, la production industrielle restera faible par rapport aux autres sous-secteurs de production, et ce même si le moratoire et les autres contraintes sont levés »[3].

 

Le bois d’œuvre est principalement (à plus de 90 %) exploité de façon artisanale et, dans une mesure nettement moindre, dans des concessions forestières. En effet, Lawson (2014) [4] calcule que l’exploitation forestière artisanale représente au moins 87 % de toutes les activités d’exploitation forestière, et Lescuyer (2014) [5] estime ce chiffre à 93 %.

 

On distingue trois modes d’exploitation forestière en RDC :

1. l’exploitation par concession (des entreprises pratiquent la coupe sélective après avoir obtenu un contrat de concession forestière ; la production de bois d’œuvre respecte les principes de gestion durable inscrits dans le Code forestier) ;

2. l’exploitation artisanale (les activités d’exploitation sont réalisées par des personnes ayant obtenu un permis, conformément au Code forestier) ;

3. l’exploitation forestière informelle, qui englobe la coupe autorisée, par exemple pour les besoins des communautés locales (en vertu de leurs droits coutumiers), mais aussi, et principalement, la coupe illégale (c’est-à-dire hors du cadre réglementaire).

 

L’exploitation artisanale représente théoriquement le deuxième mode d’exploitation forestière réglementée. Cependant, la majorité des activités dites « artisanales » ne respectent pas le Code forestier ni la réglementation, et échappent au contrôle des autorités nationales. De ce fait, la distinction entre l’exploitation forestière formelle et informelle est floue, car la vaste majorité des activités d’exploitation forestière (et les émissions qui en résultent) ont lieu en dehors du cadre réglementaire artisanal.

 

 

 


[1] Lescuyer 2014 and World Bank 2015

[2] Banque mondiale, décembre 2015, Managing a valuable resource: Policy notes on increasing the sustainability of the DRC’s forest production, rapport nº ACS15507, Groupe de la Banque mondiale

[3] Banque mondiale, décembre 2015, p. 15-17.

[4] Lawson S., 2014, Illegal Logging in the Democratic Republic of Congo – Energy, Environment and Resources Papers. Londres, Chatham House.

[5] Lescuyer, G. et al, 2014, Le marché domestique du sciage artisanal en République démocratique du Congo, document occasionnel 110. CIFOR, Bogor, Indonésie.