Cameroun

Contexte

Les forêts camerounaises couvrent environ 19 millions d'hectares (ce qui est à peu près la taille de la Syrie. La déforestation était relativement faible jusqu'en 2013, mais les taux annuels ont doublé entre la période 2006-2012 et la période 2013-2019 (voir ce graphique). 

Bien qu'il n'existe pas d'étude récente sur les moteurs, l'agriculture - petite, semi permanente (cacao, café et coton dans la région Nord) et à grande échelle (palmier à huile, caoutchouc), la production de bois-énergie, ainsi que les projets d'infrastructure et l'exploitation minière jouent un rôle important dans la perte et dégradation des forêts.

Le secteur rural est l'un des piliers de l'économie camerounaise, contribuant à environ 21 % du PIB (2012 à 2018). En termes d'exportations, ce secteur représente 55% des recettes d'exportation du pays - devant les hydrocarbures (30%). Cependant , les importations de produits agroalimentaires ont un impact négatif sur la balance commerciale, catalysant l'ambition nationale d'augmenter la production agricole nationale. Ceci pourrait être accentué par le fait que la population du Cameroun devrait doubler d'ici 2046, avec des projections d'une augmentation de 20 millions de personnes dans les zones urbaines et de 17 millions dans les zones rurales, ce qui déclencherait une demande croissante de production alimentaire.

L'ambition du Cameroun d'augmenter sa production agricole est partie intégrante de sa vision nationale de devenir une économie émergente et industrialisée d'ici 2035. La stratégie du gouvernement vise à satisfaire le marché national et régional croissant de l'huile de palme et de ses dérivés industrialisés, favorisant ainsi l'expansion des plantations de palmiers à grande, moyenne et petite échelles. L'objectif du gouvernement de doubler la production de cacao pourrait entraîner une dégradation croissante des forêts, à moins que la productivité ne puisse être augmentée dans les exploitations existantes et que l'expansion ne se concentre sur les forêts déjà dégradées, ou que le boisement ne favorise les pratiques agroforestières du cacao développées localement dans les zones de savane. Contrairement à d’autres pays de la région, le Cameroun connaît d’ores et déjà une  pression très importantes sur les terres, non seulement du fait de facteurs démographiques mais aussi liées au développement des activités économiques.  

Le Partenariat Cameroun - CAFI

Suite à une phase préparatoire initiée en 2018, le Cameroun et CAFI sont entrés en 2023 dans un partenariat en trois phases

La phase de démarrage (2023-2026) a préparé le terrain pour la négociation et la signature d'un partenariat à long terme (Lettre d'intention), conclue en octobre 2024. Cette phase renforce les capacités des autorités nationales et locales et des communautés afin d'assurer une coordination intersectorielle solide et inclusive ; assure la planification stratégique et spatiale nécessaire au développement d'une « économie verte » en ligne avec les objectifs de la stratégie nationale de développement. Suite à un appel à manifestation d'interêt lancé conjointement en 2023, une série de projets, d'un montant total de 60 millions, est progressivement mise en œuvre au cours de cette phase (voir décisions ici et projets approuvés ci-dessous). 

Lors de la phase d'engagement (2026-2030), le gouvernement du Cameroun définit des engagements politiques conformes à la stratégie nationale de développement, avec des jalons sur la déforestation et la dégradation des forêts. Une programmation budgétisée est préparée. Le Conseil d'Administration de CAFI fait des promesses de financement sur la base des engagements politiques du Cameroun et des budgets présentés.

Puis est prévue la phase d'expansion (au-delà de 2027), lors de laquelle les partenaires s'efforceront d'augmenter progressivement le financement et les actions pour atteindre les jalons au fil du temps. Des financements supplémentaires pourraient être alloués sur la base de besoins avérés pour renforcer les projets ayant obtenu des résultats significatifs.