L’Initiative pour la forêt d’Afrique centrale (CAFI) a réaffirmé son engagement aux côtés des pays du Bassin du Congo durant la 30e Conférence des Parties (COP30) tenue à Belém, au Brésil du 10 au 21 novembre 2025. Présente en appui aux délégations nationales, CAFI a contribué activement aux échanges scientifiques, politiques et techniques destinés à renforcer la gestion durable des écosystèmes forestiers.
Présentation du rapport d’évaluation 2025 sur le bassin du Congo
L’un des moments forts de cette rencontre était la présentation des travaux du Panel scientifique pour le bassin du Congo. Ce panel a rassemblé des scientifiques, des experts régionaux ainsi que des détenteurs de savoirs autochtones et locaux. « Nous nous réjouissons d’une telle cocréation qui est utile au bassin du Congo » a affirmé Madame Arlette Soudan-Nonault, Ministre de l’environnement en République du Congo parlant du rapport d’évaluation 2025 sur le bassin du Congo.
Ce rapport établit pour la première fois un consensus scientifique mondial sur l’importance stratégique du Bassin du Congo, à l’instar des évaluations qui précédemment ont reconnu le rôle vital de l’Amazonie.
CAFI figure parmi les bailleurs ayant soutenu ce rapport, aux côtés du Bezos Earth Fund et du Rockefeller Brothers Fund.
Visions des Paiements pour Services Environnementaux selon les pays
Trois principaux panels de discussion ont été organisés autour des Paiements pour Services Environnementaux (PSE), un mécanisme révolutionnaire et transparent qui rémunère directement les communautés pour leurs pratiques durables. Une avancée inédite à l’échelle mondiale. Cela a été fait en collaboration avec des représentants de haut niveau du Gabon, de la République du Congo et de la République démocratique du Congo (RDC).
Ces événements ont permis à la RDC de mettre en avant son programme national de PSE et de présenter sa feuille de route nationale, alignée sur les priorités du pays, notamment la mise en œuvre de la Contribution déterminée au niveau national (CDN) et de la stratégie nationale REDD+. Quant au Gabon et à la République du Congo, ils ont partagé leurs visions nationales sur les PSE.
Une présentation visuelle du processus d’inscription, de la contractualisation et des premiers résultats terrain a permis d’illustrer concrètement l’impact du mécanisme. Deux outils ont été lancé à Kinshasa et opérationnalisé à Belém ; l’outil de planification Ground Impact PSE qui permet d’évaluer les zones, de simuler des scénarios et de mesurer les impacts environnementaux et socioéconomiques et l’outil de gestion, une plateforme numérique complète, assure l’inscription des participants, le suivi des activités et les paiements grâce à des données analysées en temps réel. Ensemble, ils facilitent la mise à l’échelle des PSE dans la région. Les premiers paiements mobiles ont été réalisées avec des résultats confirmés.
Les intervenants ont rappelé la nécessité primordiale d’inclure systématiquement les peuples autochtones dans la conception et la mise en œuvre des programmes. « Je félicite CAFI pour cette approche où les droits humains sont intégrés. C’est assez important, surtout à cette époque où la question d’accès direct des peuples autochtones aux financements est capitale », Dr Albert Barume, Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones
Deux annonces importantes ont marqué cet évènement: la décision relative à l’accès des entités nationales au fond CAFI, renforçant la participation directe des acteurs locaux et le lancement d’un appel régional à manifestation d’intérêt pour étendre le déploiement des PSE sur l’ensemble de l’Afrique centrale.
100 millions de dollars supplémentaires pour appuyer les PSE
Pour capitaliser sur cet élan inédit, CAFI a annoncé un financement additionnel de 100 millions de dollars, portant à 125 millions de dollars l’enveloppe totale dédiée aux PSE en Afrique centrale dès 2025. Ce nouvel engagement marque une accélération stratégique du soutien aux pays du Bassin du Congo et vient renforcer les 25 millions de dollars déjà investis dans le programme. « Ce financement additionnel est un signal que nous croyons en l’approche et nous espérons que cela fortifie le partenariat entre CAFI et les pays de la sous-région » Dyveke Rogan, Directrice de l’Initiative Internationale pour le Climat et les forêts de la Norvège (NICFI)
À Belém, le Bassin du Congo a parlé d’une seule voix et CAFI était aux côtés des pays pour transformer l’ambition climatique en action concrète.

